La princesse et ses princes :
A la demande du roi et de la reine, leur fille doit choisir un époux parmi les nombreux seigneurs venus la rencontrer. Suivra-t-elle l’inclinaison de son cœur ou donnera-te-elle sa main à un prince qui correspond à l’image qu’elle en avait ? Tiraillée entre la passion et la raison, perendra-t-elle la bonne décision ?
Le deuxième jour des festivités, un prince venu d'un pays fort lointain se présenta. Il s'appelait Khalil Swami Jaidpur. Il répondait physiquement en tout point aux exigences de la princesse : taille moyenne, musclé, le teint légèrement mat, un regard sombre et pourtant lumineux, un sourire à chambouler tous les cœurs, y compris celui d'Isabelle. Un grand tigre l'accompagnait, un magnifique animal qui marchait à ses côtés en toute liberté ! Jamais à la cour d'Ombrefol, on n'avait vu un tel félin. Mais ce n'était pas tout. Le prince était suivi de son fidèle destrier, un cheval noir splendide aux jambes fines et aux oreilles mystérieusement recourbées l'une vers l'autre.
La princesse interrogea le prince Khalil sur son pays, sur ce mystérieux tigre qui l'accompagnait. Il lui répondit avec beaucoup d'humour, la faisant rire à plusieurs reprises. Elle se trouvait sous le charme de cet homme de son âge, ne pouvant détacher son regard du sien. Le roi et la reine qui avaient remarqué l'émoi de leur fille échangèrent un sourire discret. Enfin, Isabelle semblait avoir trouvé son prince ! C'était tout au moins ce qu'ils pensaient. Il faut dire que le cœur de la princesse battait la chamade et une légère fièvre colorait ses joues, la rendant encore plus belle. Elle passa plus d'une heure à discuter avec le prince et il fallut que le chambellan la rappelle à l'ordre pour qu'enfin elle mette un terme à l'entretien, avec beaucoup de regrets cependant. Mais il y avait encore beaucoup de jeunes et moins jeunes chevaliers à recevoir.
Nuit d’angoisse ou l’âme retrouvée
Tout semblait être pour le mieux dans le meilleur des mondes. La petite fille ne se doutait pas qu'un grand danger la guettait. Depuis déjà quelques temps un dévoreur d'âmes la suivait. Il avait faim de chair fraîche et naturelle. La petite fille lui semblait donc fort appétissante ! Personne n'avait jamais vu ce terrible prédateur. Pourtant, tout le monde connaissait son existence. On ne parlait de lui qu'à mots couverts et encore en murmurant, le corps tremblant de peur. On disait que seul un amour pur pouvait le faire fuir pour toujours, loin de ses proies.
La princesse qui n’était pas à la hauteur
Les habitants de ce royaume vivaient paisiblement, au rythme des saisons. Un roi, beau, gentil, intelligent, avec beaucoup d'expérience pour un tel poste, veillait sur eux et sur le pays comme un père. Quant à son épouse, la reine, elle montrait vis à vis de ses sujets une bonté sans limite. Chacun l'aimait et l'admirait. Il faut avouer que sa beauté restait inégalée et tous se plaisaient à la contempler. Son teint délicat, la finesse du grain de sa peau, son port élégant, naturel et altier rehaussaient encore l'éclat de la plus belle de ses toilettes. Le roi Clothaire et la reine Annabelle étaient heureux, très épris l'un de l'autre. Leur seul regret était de ne pas avoir donné naissance à un fils. Mais, très rapidement ils s'étaient consolés avec la venue au monde de leur seule et unique fille : la princesse Salomé.
Celle-ci n'avait pourtant pas la beauté de sa mère ni l'imposante stature de son père. Sans être laide, son visage était somme toute assez ordinaire, parsemé de petites taches de rousseur que certains trouvaient assez charmantes. Elle relevait toujours ses longs et magnifiques cheveux en un chignon qui la vieillissait un peu. Bien sûr, elle rêvait d'être aussi belle que sa mère, aussi intelligente que ses deux parents, aussi, aussi, aussi... parfaite que Clothaire et Annabelle ! Mais malgré tous ses efforts, elle n'était jamais à la hauteur ! Il faut ajouter que Salomé se montrait très souvent maladroite ! Elle enchaînait les gaffes et son manque de confiance en elle lui jouait bien des tours ! La pauvre, plus d'une fois, aurait aimé disparaître dans un trou de souris ! Malheureusement, le château, très bien entretenu, n'en comptait pas !
Le jardin enchanté
Enfin arriva le moment sans doute le plus attendu, celui des sucreries ! Les convives en salivaient d'avance, même si les estomacs se trouvaient déjà bien pleins ! Pour la troisième fois, les tables se couvrirent de délicieuses préparations : flans, tartes, entremets fondants, gâteaux aux pommes, aux noix, aux châtaignes, brioches, mousses au chocolat, sabayons, îles flottantes, choux à la chantilly, confitures, pommes au four, crèmes renversées ou au caramel, nougatines,... Il devenait difficile de choisir tant chaque dessert paraissait appétissant. Un homme à la voix forte s'exclama qu'il s'engageait à goûter chacun des plats !
Un trésor si bien caché
Un jour, alors que Rodrigo avait quinze ans, un étonnant voyageur, mi colporteur, mi messager, passa dans le village. Il proposait un tas de marchandises toutes plus intéressantes les unes que les autres ! Margarita, admirative, les couvait des yeux. Elle avança même la main vers un carré d'étoffe particulièrement coloré. Les enfants, surtout les petits, ne perdaient pas une goutte du spectacle... tout en se cachant derrière les pans des jupes élimées des mères. Il faut avouer que le commerçant avait des yeux noirs plus que perçants !
-Alors, ma dame, on se laisse tenter ? demanda l'homme qui avait capté l'intérêt de Margarita pour le châle. Vous avez du goût, poursuivit-il, elle vient directement d'Orient. Vous n'en trouverez jamais de plus finement tissée !
-Oui, je vois bien, mais vous savez... ici...
L'homme la coupa, compréhensif :
-Oui, je comprends, pas besoin de m'en dire plus...
-Moi, je vais la prendre ! dit alors une madrone bien portante. C'est que j'ai pas dix enfants à nourrir, moi, je peux payer ! Elle regarda alors dédaigneusement Margarita, la toisant des pieds à la tête, l'air particulièrement méprisant. Un silence gêné se fit alors dans le petit groupe qui entourait la carriole du colporteur, silence que celui rompit par un :
-Oh, je suis désolé. J'avais complètement oublié que j'avais promis cette étoffe à une dame de Guadalucia. Mais je peux vous proposer bien d'autres splendeurs qui conviendront totalement à une personne aussi distinguée. Le visage de la femme ainsi flattée s'illumina et elle se pencha à nouveau vers les tissus maintenant déployés.
La longue quête de Priya
Quand Priya rouvrit les yeux, elle vit deux magnifiques cobras royaux dressés devant elle qui la fixaient sans bouger, leurs capuchons entièrement déployés. Ces serpents étaient magnifiques et de leurs corps s'échappait une lumière dorée diffuse. Peu à peu, ils se mirent à bouger, à onduler doucement, exécutant une danse d'une grande magie. Priya les admirait, envoûtée par tant de grâce. Mais petit à petit, les cobras se transformèrent et elle vit alors son père et sa mère qui ondoyaient avec amour, enlacés pour l'éternité. A nouveau, peu à peu, l'image s'estompa et les corps des cobras, toujours aussi nobles, réapparurent. Ensemble, les deux serpents soufflèrent :
- Tout n'est qu'illusion, tout n'est qu'impermanence. Nous devons être... seulement, être, être, être, être,... Une dernière fois, ils fixèrent la jeune femme puis ils reposèrent leur tête au sol, firent demi-tour et aussi doucement, aussi silencieusement que les tigres un an plus tôt, ils disparurent dans la forêt. Priya les remercia avec grande sollicitude. Très émue, elle remercia également l'arbre avant de retourner vers le palais.
Cinq jours plus tard, un gigantesque bûcher couvert de pétales de fleurs emportait le corps de son père.
La longue quête de Priya et autres contes
La longue quête de Priya et autres contes est un recueil de récits aux mondes imaginaires et poétiques très différents les uns des autres. Chacun d’entre eux donne toujours à réfléchir sur la notion de réalisation personnelle. En effet, les héros poursuivent une quête initiatique qui doit leur permettre enfin de devenir totalement eux-mêmes, cela souvent après bien des vicissitudes.
Mais au-delà de cela, ces histoires abordent bien d'autres thèmes qui parlent à chacun de nous : choix à faire au cours de l'existence, acceptation et richesse de la différence, respect de l'environnement, place de la spiritualité au sein de nos existences, ...
À venir
Extrait :
120 pages
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